Proverbe
Dans les villes englouties
les ponts manquent d'amants
et de désespérés
Alan Bathurst
Le pont vacille, les arbres tremblent. La Creuse s'écoule. Le temps aussi. (fw)
Le pic noir
Parlez-moi des collines
La sauvagine est là
Les banquettes de pierre sèche
Et puis l'ami là-bas
Le village de Fransèches
La Marianne au pilier
Les pâtures, les halliers
Dans l'alvéole plus bas
Parlez-moi
Parlez-moi du pic noir
Qu'on ne trouvera pas
De son cri dans le soir
Et de l'ami là-bas
Reflètez-moi l'étang
Ciel verso, ciel endroit
Et la route en rêvant
Où se sentir chez soi
Parlez-moi
Gardez chaque mystère
sans rien dire, cette fois
Parlez-moi de la terre
Comme l'ami là-bas
C'est la pierre foyère
L'âtre et l'âme du bois
Montrez-moi la bruyère
La lande d'autrefois
Parlez-moi
Vingt et mille paysages
Un livre dans les bois
Un signe à chaque passage
C'est de l'ami là-bas
D'Antarioux en Brutine
Parlez-moi des collines
Et la brume des fonds
Creuse encore l'horizon
Parlez-moi
Au pont de Saint-Martial
Le temps mis à l'envers
Jusqu'à la fin du bal
Grâce à l'ami là-bas
Parlez-moi de retours
De cœur à ciel ouvert
De vie par le grand tour
De la mer au béal
Parlez-moi
Parlez-moi du pic noir
Qu'on ne trouvera pas
De son cri dans le soir
Et de l'ami là-bas
Il y a ceux qui paraissent
Il y a ceux qui ont
Il y a ceux qui vivent
Il y a ceux qui sont
Jean-Paul Raffel
« Nous le savons, l’eau et la vie coulent d’un sens que rien ne contrarie, en dépit des plus rares contraintes. Et jamais rien ne recommence, ni le bonheur, ni l’expérience, ni les plus infimes sollicitations, les poussières les plus dérisoires, ni rien qui soit le même, une seconde fois. »
Marcelle Delpastre, « Cinq heures du soir »