Triplette
Trois arbres dansent pieds joints
Tirent et pointent
Râlant tantôt contre le vent
Tantôt complice
De beaux carreaux
D’autres pleurent les pieds dans l’eau
Mon poème est flou maintenant
Alicia
L'étang transparent sous la lumière glacée du matin : miroir ou mirage ? (fw)
Triplette
Trois arbres dansent pieds joints
Tirent et pointent
Râlant tantôt contre le vent
Tantôt complice
De beaux carreaux
D’autres pleurent les pieds dans l’eau
Mon poème est flou maintenant
Alicia
13 avril 2013
"Madame de Breyves aimait ses étangs, miroirs d'illusions du matin au soir, de l'hiver à l'été. [...] Envie de se baigner dans l'étang - glisser sous son couvercle de moire argentée, sentir contre sa chair la palpitation des hautes herbes, froisser, en nageant, la soie qui s'enroule autour des bras telle une caresse..."
Françoise Chandernagor, "L'Enfant des Lumières"
Vont-elles les prêles,
pour une fois plus hautes que les arbres,
allumer ce matin qui se dessine ?
Sylvestris
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Tags : arbres, matin qui se dessine, prêles
11 avril 2013
Suite à suivre pour un paysan
"[...]
Paysan, qui mènes l'eau où tu veux. Qui trouves l'eau
qui la fais naître entre tes doigts sous la branche cornue.
Tu cures la fontaine, tu creuses le puits. Tu fermes la source
dans la pêcherie; et par le déversoir et par la bonde,
tu emmènes l'eau où tu veux -
L'eau libre, pourtant, et qui toujours descend,
et trouvera le moindre trou -
dont tu fais un miroir pour te garder le ciel,
entre les prés et les arbres, de l'étang et de la pêcherie.
Qui peut savoir l'eau comme toi, paysan ?
Tu ne gardes pas l'eau prisonnière, non. Mais tu la retiens un temps.
Tu la portes entre tes mains,
Pour en boire la terre et le ciel tout ensemble, jusqu'à ta bouche."
Marcelle Delpastre, "d'una lenga l'autra"
Voir le jour venir au monde,
l'étang réfléchir les arbres endormis,
le ciel courir à perdre haleine,
la verdure rire aux éclats de lumière,
le printemps gémir au mal d'aimer;
alors, vouloir vivre infiniment
Corydale
L'étang de tête
"J'ai lu un étang
Je l'ai appris par coeur
Et je m'y suis plongé et replongé
Comme on goûte des yeux
Cela même qui nous dévore en vain
Depuis, l'étang c'est mon prie cieux
Ma lanterne des ombres
Le calque infini du regard noyé
Dans sa propre perte de vue
Où les sourcils froncés
Relèvent un coin de nuit entre deux reflets sobres
[...]"
André Duprat, "L'étang unique" (Editions Apeiron)
L'élan d'une passante
Ce sera ici
Un étang entouré de forêts
Une eau sombre, le reflet des arbres
Le reflet du ciel sur la surface lisse
Bien sûr on peut s'y tromper
Il suffit de se coucher dans l'herbe
Fermer les yeux
Songer aux miroirs
Tout peut s'inverser
Ce sera ici
Je ferai venir
Mes compagnons de route
Les visages de mes amis
Le sourire du voisin
Un matin en novembre
L'élan d'une passante
Son vélo de Hollande
Un étang ou la source des rêves
J'y ferai venir
Mes promeneurs des jours heureux
Toi, pieds nus sur la berge
Un matin de juillet
J'y ferai venir
Mes promeneurs de la nuit
Mes nuits sans plus personne
Les bruits du silence
Les mouvements sans forme
Les remous et les souffles
Multipliés entre l'étang, le ciel
La mémoire et les peurs.
J'y laisserai glisser
Ma main et mon visage
Le bras qui t'enlaçait
Mon corps tout entier
Enfin la vie mise à l'envers
Regarder vers le ciel le ciel qui se dérobe.
Jean-Paul Raffel, "Dormir la fenêtre ouverte"