Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas.
L'hiver est là. Et les arbres sont nus. Comme les pierres. (fw)
Pendant que l’orchestre s'accorde
L’hiver est un gâteau de feuilles
à cuisson lente meringué
un opéra en couches sous nos pas
une oraison de pleine terre
Alan Bathurst
Seuil
Petit frère il est temps
Sur le gravier oublie le pas
Cette nuit encore ne reviendra
Si l’on frappe c’est le vent
Laisse le cri à la sorcière
Range la boîte en bois
Ton cœur-caillou dedans
Il est temps petit frère
Regarde devant
Au pied des murs le seuil d’automne
Et belles feuilles couvrent la pierre
Jean-Paul Raffel
"Toi, que sais-tu des feuilles mortes ?
Est-ce là un si grand secret ? Est-ce là un si grand mystère ?"
Marcelle Delpastre, "Cinq heures du soir"
néanmoins spirituel
les limbes au gré du vent
ajustent leurs fermetures éclair
imperméabilité
glissent tant de nuages
sur nos rémiges et nos duvets
in fine chute des ongles
des côtes de mailles
la nudité affiche
le pourpre et l'or en paillettes
au bas des murs
nos dépôts de silences
andrée wizem
"Des feuilles mortes
venues d'ailleurs en tourbillons -
l'automne à sa fin"
Shiki, "Haïkus, Anthologie"