Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas.

Il souffle comme un air de printemps. (fw)

Si le printemps
Avait une musique 
Ce serait le ruisseau
Si le printemps
Avait un parfum 
Ce serait le vent
Mais mon printemps
C’est toi
Ma seule inspiration

Julien Hoquet

Éclats de lumières déployés
dans l'immense déchirure
du temps. Les feux antiques
de l'incendiaire va-t-en guerre
embrasent les trames de paix.
Lambeaux.
D'une infinie répétition, les petits
doigts ouvriers réparent
l’innommable, étoilent
l'insistante obscurité.
Au creux de l'arbre la hulotte.
Élégie.

Ecce Terra

Un gigantesque
porc-épic,
habits de lumière,
bottes de vair,
traverse le champ
à petits, petits, petits pas.
Dix, onze, douze,
coups!
Flaque de sang.

Ecce Terra

La grande aile du vent qui cingle la plaine
Le pare-brise noyé d'un rideau de pluie
Mon regard barré, qu'y a-t-il derrière?
Je veux savoir!
Laissez-moi voir!
Je veux sortir de cet hiver!

Maria Ardouin

Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas.

L’eau court entre les nuages. La lumière noircit les ombres. Et quelques feuilles. (fw)

Géographie urbaine
norme RT 13201-2.
Les lumières blanches
épuisent la nuit.
Plus de repos, 24 heures
chrono, en alerte.
La sorgue bannie
projos sur les peurs.
Au tracé rectiligne
des deux rives,
pas de pont.
Âme qui vive
nuit immortelle.
Au bord du bleu
la pensée oscille-t-elle?

Ecce Terra

La lumière 
Avale les ombres
Les jours s'allongent
Les feuilles mortes
Rêvent bourgeons rouges
Et bourgeons blancs
Et la vie se prolonge

Julien Hoquet

Contraction du glacier
Sculpté par le torrent
Feuilles mortes oubliées
Charriées vers le printemps
Poussez! dit la sage-femme
Le ciel est en travail
La terre va mettre au monde
Une nouvelle saison.

Maria Ardouin

Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas.

Au fil de l’eau, au fil des jours et des ans, au fil du temps. (fw)