Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas

Derniers jours, dernières feuilles, derniers feux. L'automne s'éteint. (fw)

"Comme ces lacs qui font très mal
Quand l'automne les couvre et les bleuit
Comme l'eau qui n'a qu'un bruit mille fois le même
Il n'est nul repos pour toi ô ma vie
[...]"

Georges Schehadé, "Les Poésies", Poésie/Gallimard

"Voix du bleu dans le
Jour plus sombre : quel feu brille
Dans l'herbe obscure ?"

Lionel Ray, "Pages d'ombre", Gallimard

"C'est simple, on trempe un doigt dans la gouache bleue, on le fait glisser sur les mots à peine tracés dans l'encre noire, et du mélange de l'encre et de la couleur monte, marée, algues qui remuent dans l'eau trouble, ce qui n'est plus le signe, n'est plus l'image - nos deux passions, nos deux leurres. On a ouvert les yeux, on avance, dans la lumière de l'aube."

Yves Bonnefoy, "La Vie errante", Poésie/Gallimard

"Voici les couleurs de l'automne
et voici les habitants remuants du coeur
J'étais parmi vous sur une lisière
[...]"

Abdellatif Laâbi, "L'automne promet", Editions de la Différence

L'automne a pleuré
Ses dernières feuilles
Larmes de sang
Larmes d'or
Qu'ensevelira, bientôt
La première giboulée

Julien Hoquet

Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas

Rien, ou presque rien. Seul, un arbre seul. (fw)

"Tous ses rameaux posés contre le ciel
l'arbre qui bouge à peine, la terre
hissant ses arbres vers la lumière
bouquet noueux, raide
et voilà que le jour est froid
et que la lumière ne vient que petitement.
[...]"

Paul de Roux, "Entrevoir", Poésie/Gallimard

"Le froid, le gris, comme du fer.
Ciel couleur de fumées basses, de cendres qui auraient tout oublié du feu qu'elles furent.
Ciel qui efface le souvenir des saisons plus heureuses. Ciel fermé, porte murée.
Tout ce qui se ternit, ne renvoyant plus la lumière."

Philippe Jaccottet, "Ce peu de bruits", Gallimard

"Je suis dur
je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
À rêver sans dormir
À dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
je ne suis nulle part
Excepté le néant
[...]"

Pierre Reverdy, "Sable mouvant", Poésie/Gallimard