Même né nu farfelu
Il faut tôt ou tard
Apprendre l'ortograffe
Car si le nez n'eût fard
La bouche aura toujours souaf

Julien Hoquet

L’hiver ouvre son œil de glace
Regarde le ciel bleu ice-cream
Et les arbres givrés de sucre
Puis le referme
Sur une larme
Comprenez-le
Le printemps n’est pas venu

Julien Hoquet

Une ombre vient troubler
La patience de la nuit
Laissez-moi rêver
C'est une silhouette de femme
Avec dans ses mains
Un flot de baisers

Julien Hoquet

Dans la cathédrale de la forêt
Les colonnes d’arbres
Nous font lumière
Vers le sous-bois
Où l’odeur du champignon
Nous siffle et se dévoile
Mais c’est dans la clairière
Que les plus beaux pleurotes
Verseront leurs larmes d’hiver

Julien Hoquet

Une nuit inachevée
L’enfance s’est jetée
Par la fenêtre
Y avait
Trop de blanc de gris
Trop de gris de noir
Sa maison 
S’est barbouillée
D'abîme
De noir de gris
De gris de blanc
Et la lumière s’est griffonnée
À jamais
Dans son âme
Parfois blanche
Parfois noire
Trop souvent grise

Julien Hoquet

Et les eaux
Ouvrent l'horizon
Quelques mots
Dans une oraison

Julien Hoquet

Les années qui passent
Ressemblent aux années qui viennent
Rien de nouveau dans la nuit
Nos amis disparaissent
Avec l’eau qui va
Nos souvenirs s’effacent
Avec le vent qui vient
Et nous répétons
Année après année
Les mêmes bêtises
Rien n’est jamais vraiment fini
Tout est toujours à recommencer

Julien Hoquet

Dans les yeux de l’automne
Une eau limpide se métamorphose
La flore vient boire l’écho de l’hiver
Échanson mystique
Tremblement de l’imaginaire
Le miroir des jours s’enivre
Une dernière fois

Julien Hoquet

Un flocon de neige
S’est posé
Sur la paume de ma main
Avant que je ne sache 
Sa préciosité
Une larme aura coulé
Le long de ma ligne de vie

Julien Hoquet

La lune des neiges
Barbouille la forêt et
Caresse la nuit
Le ciel a sommeil
La terre s’émerveille et
Dans un long silence
Le vent dépose
Au fond de mon cœur givré
Un sanglot glacé

Julien Hoquet