La Creuse s'est endormie Une larme bleue Sur un
Jour et nuit Je te hais Mon âme barbouillée Avec
Prendre le temps Errer sur la route bleue Et
Prendre le temps
Errer sur la route bleue
Et laisser le train
Aux gens pressés
Vagabonder
Étirer les jours en siècle
Élaguer la forêt millénaire
En bâtonnets de minutes
Abandonner à leur train-train
Les assiégés du quotidien
Prendre la route bleue
Traînasser
Semer les embellies
Enfiler les spontanéités
Imaginer
L'éminence du bonheur
Et se perdre
Absolument
Sur la route bleue
Pour balayer les horaires
Et marcher vers soi-même
Pour ne plus entendre
L'appel du chef de gare
Julien Hoquet
Quand les feuilles séchées tremblent Et vont
Quand les feuilles séchées tremblent
Et vont mourir dans l'indifférence
Quand l'hiver mauvais bourrasque
Dans la tourmente des saisons
Quand la Vie se sait menacée
Et qu'enfin le peuple se réveille
Alors les grands arbres tendant leurs bras nus
Vers des ciels de tempêtes impitoyables
Appellent les printemps et sa sève rédemptrice
Pour que les indignés descendent dans la rue
Et qu'ils soufflent avec les vents de la révolte
Pour réaffirmer la dignité de la Vie et de l'Amour
Julien Hoquet
Les ballerines rondes, belles et glacées Dansent
À la fenêtre, la vitre est givrée Mamie fricote
À la fenêtre, la vitre est givrée
Mamie fricote dans la cuisine
Myrtilles glacées et noisettes brisées
Dans une gelée de menthe poivrée
Il sent bon dans la maison
À la fenêtre, il grésille
Musicalement
Le chat couleur d'orange
Est couché dans son panier
Couleur d'azur
Et c'est toute la chaumière
Qui ronronne avec lui
Heureusement
Il nous reste encore
Un peu d'hiver
Au fond de l'étang
Julien Hoquet