"La solitude est bien l'hôtesse
Qui convient à ce lac profond :
Son saule unique et lui se font
Le vis-à-vis de la tristesse.

Immobiles ou se mouvant
Ils joignent leurs mélancolies,
Par les froidures, sous les pluies,
Dans le soleil et dans le vent.

[...]"

Maurice Rollinat, "Paysages et paysans"

                                                                             "Soir d'automne -
                                                              il est un bonheur aussi
                                                                              dans la solitude"

Buson, "Haïkus, Anthologie"

"Et la voix que j'entends c'est ma voix - mon souffle - mon silence. C'est moi ! Et ce miroir autour de moi, le mur, l'espace, l'air, et jusqu'aux plus obscures étoiles, moi !
Et ce miroir autour de moi - ma solitude."

Marcelle Delpastre, "Cinq heures du soir"

Sōlus

La solitude, c’est saluer son reflet s’il vous répond d’une autre langue
Robinson fabrique Robinson
- Pardon si vous-vous reconnaissez, dirait-il au miroir, c’est assez calme ici pour qu’on s’entende.
Mais le miroir éclaire une rue vide
Tous chagrins d’amour, fâcheries
Toutes dépressions, paresses
Querelles, deuils, chamailles, oublis
Amis et grands oiseaux perdus, sans vous, il reste tant de jours
Pour être enfin seul, il faut que je m’invente.

Jean-Paul Raffel, "Dormir la fenêtre ouverte"

Le lac et le saule

"La solitude est bien l'hôtesse
Qui convient à ce lac profond :
Son saule unique et lui se font
Le vis-à-vis de la tristesse.

Immobiles ou se mouvant
Ils joignent leurs mélancolies,
Par les froidures, sous les pluies,
Dans le soleil et dans le vent.
..."

Maurice Rollinat, "Paysages et Paysans"

En marchant, émoi: un trait de fumée signe la présence et souligne la solitude. (fw)

Solitude hivernale

Silencieuse écharpe, une blanche fumée
Encense lentement ces arbres dépouillés,
Odorante traînée doucement dispersée.

Apolline

«Ma solitude» de Moustaki, «Les quatre saisons» de Vivaldi, «Le lac» de Lamartine et «Le déjeuner des canotiers» de Renoir se flashent pêle-mêle sur mon écran intérieur. Tout ça pour un déclic. Tout ça pour le fruit solitaire d’un tilleul endormi qui, en plein hiver, suspend son vol et rêve de légèreté, de rires et de liberté.

Vygo