"Tu le sais, si tu plonges la main dans cette
"Tu le sais, si tu plonges la main dans cette eau, fraîche et comme vivante, l'odeur de ta main s'en va jusqu'à la mer. Et ce n'est pas la peine de la suivre, cette eau t'emmène jusqu'à la mer, le sel de ta main et ta main toute entière, et le bras, et le corps, et l'âme toute entière, entre les beaux iris et les prés de jonquilles, entre les peupliers, au travers des rochers et des gorges, des rives tranquilles, avec le mirage des villes, des cathédrales et des îles, à rebours du voyage écarlate des vents, jusqu'aux ombres profondes de la haute mer."
Marcelle Delpastre, "Cinq heures du soir", Terre de poche
Ce sont des herbes à contrejourJe ne serai pas
Ce sont des herbes à contrejour
Je ne serai pas dupe
Leur long talus pose la nuit sur ses ombres
On revient donc à la réalité
Qui voudra voir derrière, ou plus loin, c’est selon
Devra l’affronter seul ou bien se faire accompagner
Accompagné, se serait mieux de découvrir à deux
Ce que chacun ignore
La foi s’arrête à la Bordure
Mais le curieux regarde
Jean-Paul Raffel
"Tout cela, mon ami,Vivre, qui noueHier, notre
"La flamme monte à mesure que le froid s'abaisse
"La flamme monte à mesure que le froid s'abaisse sur la nuit.
La flamme de la lampe monte entre les ombres froides qui bougent dans la nuit.
Et la lueur s'allonge et pousse comme un arbre.
Un arbre de feu dans la nuit, sur les routes de glace, entre les parapets de lune et de métal sous les flèches piquantes de mille rayons de cristal ou de reflets d'étoiles.
Vers la flamme qui monte droite dans la nuit.
[...]"
Pierre Reverdy, "Flaques de verre", Flammarion