Parvis de l'oubli, l'éléphant sonne l'hallali à corps et cris

andrée wizem

Chaque fin de semaine, une photo. Un poète, passant par-là, s'en inspirera peut-être. Ou peut-être pas.

Le Pliant se replie mais palpite au fond de nos mémoires. Il attend son heure. (fw)

La maison tout en traverses
A travers les vitres du train
E pericoloso sporgersi
La nuit barbouille notre mémoire
Je danse dans ce tout petit bleu...

Maria Ardouin

Feuilles fossilisées
Au marais des mémoires
Souvenirs irisés
Devant la Dame Noire

Julien Hoquet

Veille

Moire mémoire
ô vieille embaumeuse
aventure-moi
vers mon prochain
berceau

Alan Bathurst

Des poèmes en cocottes de papier
Balayés par l'oubli
Des chansons en vers d'oreille
Emportées par le vent
Replie le temps
Range-le dans la valise
Au fond de ta mémoire
Le voyage va continuer

Julien Hoquet 

"La mémoire ici
se                             déchire
et ce que les yeux        voient
sans voir

N'est peut-être rien
que brumes,                 lettres
éteintes,               ce désordre
appelé miroir.

Autre sens avaient les paroles :
amour est demeure d'ombre,
imaginaire azur.

[...]"

Lionel Ray, "Pages d'ombre", Gallimard

Le vieil enfant pleure sa mémoire enfuie.
Quelle est cette maison qui surgit derrrière ses larmes?
L'a-t-elle bercé contre les mystères de la nuit?
Tient-il encore ses lumières dans ses doigts qui tremblent?
Une demeure qui demeure, dans l'oeil trouble de ses rêves,
La demeure de sa vie, demain, demain, toujours...

Maria Ardouin

Ton image se trouble pour m'ensevelir
Dans ma mémoire, le puits, de mes souvenirs
Pour m'y engloutir jusqu'à perdre la raison
Jusqu'à oublier le chemin de ma maison
Et divaguer, vagabonder, de l'enfance
Jusqu'à la lumière du dernier silence

Julien Hoquet

C'est un frisson de lumière
Que la mémoire a échappé
Sur la prunelle de l'eau
C'est l'écho de l'éternité
Que le temps a oublié
Sur l'image du vent
C'est un reflet abandonné
Que les passants ne regardent plus
C'est l'âme de la Creuse
Qui se noie dans l'amnésie

Julien Hoquet