"Dans la lumière tendre où l'avenir se cache, il
"La pluie - la plus grosse fleur gonflée
"Mais il n'y a plus de place nulle part. Les
"Mais il n'y a plus de place nulle part. Les émigrés du sud ont occupé toutes les rainures du pont métallique que traverse le port. Et même le soleil - mort, éteint - reste pris dans les fils aériens qui le suspendent. A cette enseigne on logera tous ces coeurs désolés qui flottent au gré du sort et roulent sur le sable ondulé que les lames sournoises caressent dans le fond, lissent et peignent."
Pierre Reverdy, "Flaques de verre", Flammarion
"Et les hommes - détachés de l'humanité par la
"Le propre du poète est de penser et de se penser
"Le propre du poète est de penser et de se penser en images - de considérer les choses dans la mesure où elles peuvent se prêter à la formation des images qui constituent son particulier moyen d'expression. Sa faculté majeure est de discerner, dans les choses, des rapports justes mais non évidents qui, dans un rapprochement violent, seront susceptibles de produire, par un accord imprévu, une émotion que le spectacle des choses elles-mêmes serait incapable de nous donner. Et c'est par cette révélation d'un lien secret entre les choses, dont nous constatons que nous n'avions jusque-là qu'une connaissance imparfaite, que l'émotion spécifiquement poétique est obtenue."
Pierre Reverdy, "Sable mouvant", Poésie/Gallimard
"Alors je prie le cielque nul ne me regardeSi ce
"Il n'y a pas d'images dans la nature. L'image
"Il n'y a pas d'images dans la nature. L'image est le propre de l'homme, car elle n'est image que par la conscience qu'il en a. Le contenu normal de la pensée est abstrait, informe et flou. L'opération par laquelle l'image se forme est un acte d'attention volontaire. Le poète, l'esprit du poète est une véritable fabrique d'images [...]."
Pierre Reverdy, "Sable mouvant", Poésie/Gallimard
"Chef-d'oeuvre vide qui roulait, actif dans
"On cherche le destin au sens de la raison. Le
"On cherche le destin au sens de la raison. Le reste est mieux caché aux coins de la maison et dans les replis de la tête, de la bouche qui souriait derrière les barreaux qui gardent la fenêtre.
Chef-d'oeuvre vide qui roulait, actif dans l'infini et le temps qui s'arrête.
Un rayon de soleil déchire la nuée - mais l'ombre de l'oubli est déjà toute prête."
Pierre Reverdy, "Sable mouvant", Poésie/Gallimard