Le Pliant est passé.
Les bras ballants, des chansons plein les poches et le coeur débordant
Pas assez de mots pourtant pour se dire au revoir
Alors on se regarde et on s'embrasse fort
On s'écrira plus tard...
L'image de l'étang, plissée dans nos mémoires, se dépliera pour nous un jour de lassitude, un soir de solitude
Cueillant à fleur de lèvres les rires et les poèmes qui nous avaient ravis
Evoquant les visages devenus des amis.
Le temps d'un souvenir, le Pliant nous sourit.

Ariane Adam

Sur les chemins de la Creuse,
Les poètes sèmeront des perles d'espoir
Et d'un souffle, des bulles de folie s'envoleront
Emportant les âmes et les coeurs
Plus loin, plus haut,
Le temps d'oublier,
Le temps de croire,
Le temps d'aimer,
Le temps d'un festival.

Ariane Adam

La poésie éclaboussera les âmes de cent couleurs mêlées
Et les phrases se déploieront en chemins balisés d'émotion.
Les mots s'enrouleront en chansons 
Et les instruments s'essouffleront jusqu'à la nuit
Pour que chacun recueille sa part de rêve, le coeur bercé et sa peur apaisée.
Le Pliant se déplie...

Ariane Adam

Sur le pont, l'enfant vole, l'enfant danse
Trois p'tits tours
Sur le pont, l'enfant rit, l'enfant chante
Trois p'tites notes
Sur le pont, l'enfant court, l'enfant lance
Trois p'tits baisers
Sur le pont, tourne l'enfance et puis s'en va.
Sur le pont, l'homme rêve et se souvient.

Ariane Adam

Ce matin l'air a vibré autrement.
Et l'on s'émeut pour un rien, pour tout,
Pour un brin d'herbe, pour trois pétales qui volent.
Le coeur qui enfle, proche des larmes, j'ai respiré jusqu'à l'ivresse la transparence du jour
Et j'ai gardé le vertige du parfum d'espérance.

Ariane Adam

Sur la terre de ta conscience, j'ai imprimé mon pas
Que nulle vague de larmes n'effacera.
Vers ton ciel, j'ai clamé mon chant d'espoir
Que nul cri de douleur ne fera taire.
Dans l'eau de ta rivière, j'ai jeté mon regard en éclats
Que nulle nuit n'éteindra.
Quand tu croiras que tout est fini,
Du fond de ta détresse
Regarde la terre, le ciel, la rivière.
Je serai là.

Ariane Adam

Un jour peut-être, un jour lointain, je quitterai le train.
J'emprunterai la route bleue,
Celle qui va au bout de mes rêves, au bout de mes espoirs.
Un jour certain, je saurai qu'il est l'heure de prendre le chemin de traverse
Et de laisser sans larme et sans regret ce tourbillon qui me transporte,
De lâcher prise et déposer les armes
Et de franchir cet horizon vers mon destin invisible au regard
Mais qui résonne dans mon âme en appel incoercible.

Ariane Adam

La forêt a pris le voile,
Les arbres se recueillent.
Robes blanches et habits noirs, 
Valse hypnotique de la neige.
Ce sont les noces de janvier.

Ariane Adam

On les croirait morts.
Seul un frisson de l'eau agite leur image.
L'hiver impose son immobilité.
N'allonge pas ton pas, ne hausse pas la voix,
Ta hâte est inutile, ta fébrilité est vaine.
Goûte l'intensité de l'attente.
Laisse venir le temps de la renaissance.

Ariane Adam

Depuis le solstice, le bruit courait.
Les anciens savaient, les vieux sapins, trop noirs pour les salons, trop grands, trop dignes pour les boules et les guirlandes,
Qui scintilleront seulement de poussière de givre et de lumière d'étoiles.
Ils l'ont annoncé en inclinant la tête et offert à l'étang leur reflet pour célébrer Noël.

Ariane Adam