souffle des aigrettes à peine les lèvres
mascaret à force de plonger ton regard dans les
mascaret
à force de plonger ton regard dans les flaques d'eau
l'effet de résistance échauffe des remous
roulements des orbites dignes de kaa sous l'insistance du pipeau
aie confiance en demain
les flots peinent au barrage et piétinent à s'encorner à la pierre
n'est ce pas cet inexorable mascaret
pris dans la nasse de l'image
l'eau de source chargée de sel
retroussant des jupons de vagues
dénoue sa gravité en des rubans d'écume
andrée wizem
photosynthèse longtemps après les naufrages les
ciel ma terre il est des pays où douter des
ciel ma terre
il est des pays
où douter des oiseaux
devient monnaie courante
comment ne pas confondre
oiseaux et mirages
plume ou plomb
sans nommer ce qui traverse le ciel
ce qui fuse transperce troue et disperse
les oiseaux sombrent
le ciel est un vaste désert
la poésie réduite en poussière
quand il se dit que ce qui tombe est de l'eau claire
pousse un murmure d'arbres
ouvert comme un bec
andrée wizem
hivernale un temps de végétaline de ranceur grise
néanmoins spirituel les limbes au gré du vent
conte à rêver debout laissons la mare au diable à
conte à rêver debout
laissons la mare au diable
à ses crapauds ampoulés
les ronds dans l'eau
ont fini par épuiser nos tristesses
le ploc d'un petit caillou
fait trembler une gamme sonore
sur la vitre
entre les gouttes s'épanouit le lobe vert
d'un nénuphar
toute ouïe
l'eau stagnante est à l'affût de la libellule
transparente et bleue
andrée wizem
l'escalier de chêne pommeau de bois chantourné un
le saule têtard confondant le feuillage emplumé
le saule têtard
confondant
le feuillage emplumé et le ciel étoilé
enfourchant la nouvelle parure
e.t.
desséché autant qu'un hareng saur
revenu des siècles à venir
se fendait la poire
devant nos idées farfelues
contre toute attente
les passantes et les passants
le prenaient pour un poirier
se laissant aller à rêver d'eau de vie
andrée wizem