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La Creuse, de reflets en ballades
29 mars 2015

"Immobile. Pétrifié. Comme Muriel Hauchecorne, et

La pierre

"Immobile.

Pétrifié.

Comme Muriel Hauchecorne, et comme cette chose là-haut.

Tony Lemétais s’était arrêté au milieu de la route, était descendu de vélo. Lui aussi se demanda s’il ne rêvait pas. Bon nombre des premiers témoins eurent cette pensée. Beaucoup se figèrent, d’autres prirent la tangente, qui pour aller claironner la nouvelle, qui dans un mouvement de fuite panique. D’autres encore reculèrent ou au contraire s’approchèrent à pas mesurés. Certains même se hissèrent sur la pointe des pieds. Personne n’eut le ridicule d’aller chercher un escabeau.

 

Ceux qui avaient leur portable sur eux prirent des photos. Les premières étaient un peu sombres, forcément. Mais, en quelques minutes, elles firent le buzz sur la Toile.

 

Cynthia Malandain avait d’abord vu un nuage, tout en trouvant bizarre son opacité ; il formait une tache vraiment sombre sur le jour naissant. Une fumée d’incendie ? Mais ça ne bougeait pas d’un poil, ça gardait des contours nets et fixes, qu’est-ce que c’était ? Un dirigeable ? Trop irrégulier de forme. Elle avait roulé encore quelques centaines de mètres puis s’était garée sur le bord de la route, à l’entrée d’un chemin qu’elle suivait maintenant. Elle avançait dans la direction de la chose suspendue dans le ciel, regardant fréquemment autour d’elle. C’est ainsi qu’elle aperçut un groupe de cinq ou six personnes arrêtées un peu plus loin sur la route, et que tout à l’heure un bouquet d’arbres lui avait masqué. Elle vit aussi, loin devant elle, une femme suivie de deux chiens, un noir et un blanc, sortir de son clos-masure comme pour chercher du secours.

C’était Muriel Hauchecorne, qui mue par l’indécision allait un peu se rendre compte. Les chiens aboyèrent, mais à cause de la femme sur le chemin. Pas à cause de cette chose là-haut. Cette chose sans nom. Spontanément Muriel la baptisa la Patate.

Les sirènes retentirent. Ceux qui avaient leur portable sur eux avaient aussi appelé les pompiers.
[...]"

 

Louis Racine, "La Pierre", Les feuilletons de Louis Racine

Pour lire la suite, c'est ici !

 

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